“Mon parcours artistique s’initia à mes quinze ans, aussitôt que je devins magicien ; animant des mariages et foulant quelques scènes jusqu’à jouer pour un cabaret. Ce milieu et ses fréquentations ajoutèrent à ma pratique : le théâtre et le mentalisme — discipline qui me dirigera vers des études de philosophie. Déçu par les limites des exigences de la raison, sans la rejeter, je me mis à écrire des vers. Des vers, oui ! Car avant de délier la langue poétique, je voulus apprendre à en maîtriser les traditions. Ma poésie d’ailleurs accueille encore parfois des formes anciennes dans l’œuvre que j’expose : l’univers est l’imperfection du néant. La compréhension du titre, vous l’éprouverez, ne peut être qu’intime, révélée au fil de mes poèmes.

Au commencement de ce recueil, j’aspirais — délire — à guérir l’imaginaire des mots de celles et ceux qui me liraient. — Feuillets brûlés, deuils de textes, naissance. — Ce trajet poétique de poèmes polyformes, au long d’une interrogation sur la langue et ses sonorités, soigne finalement les images de mes mots, bousculant leurs réunions, afin d’éveiller le lecteur à la découverte et l’affirmation de sa propre poétique. Car l’écrit du poète écrivain est l’aurore de ce qui sommeil au sein du lecteur qui cessera de s’ignorer poète.”

Eliot du Sordet